mercredi 29 décembre 2010

Huit coups avant minuit/"The Big Bang Theory" (saison 1) : pourquoi Sheldon met une claque à Barney

Review. Voui. Mais review anglée histoire de cacher un peu le côté "La cavalerie arrive sur un champ de ruines fûmantes". Ce qui permet de ne pas avoir à s'excuser à longueur de billet (*). Imaginée par Chuck Lorre et Bill Prady (qui avaient déjà travaillé ensemble sur la géniale sitcom Dharma & Greg dans les 90's), The Big Bang Theory, c'est un peu le "Oui mais..." de la comédie télé américaine. Alors que les sitcoms "à une caméra" se multiplient sur les écrans US (de The Office à Modern Family en passant par 30 Rock), portant avec elles un vent de modernité sur le fond et la forme, cette histoire de geeks (Jim Parsons et Johnny Galecki) qui partagent un pallier avec une bombe blonde (Kaley Cuoco) prend le contrepied. Ici, on revient à un format et des techniques connues et super-exploitées, sans pour autant prendre le téléspectateur pour une endive.

Des geeks, une fille
Avec The Big Bang Theory, on joue en effet un peu sur la nostalgie du télespectateur qui a été bercé par ce type d'histoires dans son enfance et son adolescence. Un couple improbable, des rires en boîte, des seconds rôles plus ou moins décalés et, au milieu, un personnage un peu plus barré que tous les autres. Plus imprévisible et délirant. Ca marche comme ça depuis Happy Days et Taxi, ça s'est perpétué avec Friends et aujourd'hui, ce sont les physiciens de TBBT et la bande de copains de How I Met Your Mother qui prolongent la tradition.


En toute connaissance de cause, le télespectateur sait ce qu'il "achète" en regardant ce genre de fictions: c'est souvent sympa, léger (parfois vraiment léger) mais ça possède un véritable charme. Personnellement, pourtant, je préfère la série qui nous intéresse aujourd'hui à celle des cinq New Yorkais de How I Met... De mon point de vue, si les personnages de Sheldon Cooper et Barney Stinson sont tous deux des aimants à rire dans les scripts, c'est en effet la capacité de Prady et Lorre à développer des "héros périphériques" plus solides qui permet à The Big Bang Theory d'embarquer le morceau. Et même assez nettement parfois.

Wolowitz plus drôle que Lilly = équation à succès
Peut-être parce que l'on s'investit plus facilement dans les histoires de coeur de Leonard que dans celles de Ted (dont on sait qu'elles seront longtemps vaines). Sûrement parce que Raj et Wolowitz sont de bien meilleurs side-kicks que Marshall et Lilly (mais c'est peut-être parce que j'ai plus de tendresse pour les loosers aussi. Et que je trouve Allyson Hannigan et Jason Segel (**) bien fades dans leurs rôles).





Dans les deux cas, quand on compare les deux saisons un de la série, on se dit que The Big Bang Theory dépasse un petit peu plus le jeu de piste avec nos souvenirs sitcomiques. L'ensemble semble un petit peu mieux abouti. Et c'est pour ça que je préfère Sheldon à Barney.

Bien à vous,
Benny

(*) : et merde...
(**) : paradoxe, Segel est excellent dans Sans Sarah rien ne va. Et il en a signé le script.

2 commentaires:

Arnaud J. Fleischman a dit…

The Big Bang Theory, comme la plupart des sitcoms "traditionnelles" commence à patiner dans la troisième saison. Car la surprise, agréable, de la première saison s'estompe peu à peu sans que rien ne vienne la remplacer.
Pire, au fil des saisons les personnages deviennent de plus en plus caricaturaux, et celui de Sheldon, le moteur quasi unique de la comédie.
Ceci dit, dans le genre, c'est la meilleure, encore aujourd'hui.
Dans le genre comédie "moderne" celle qui domine tout en ce moment c'est Community

Benny a dit…

@ Arnaud : en même temps, quand on pose une romance entre deux personnages d'entrée de jeu (Penny et Leonard) on sait qu'on obtient un "moteur d'adhésion" imparable... mais qu'on risque de se poser un sérieux problème par la suite. Du coup, on s'appuie sur les éléments forts de son récit.

En l'occurrence Sheldon. Toute la complexité revient alors à accentuer les traits de son héros sans exagérer et perdre son audience.
Crane et Kauffman l'ont assez bien fait avec Friends pendant un temps. Mais c'est vraiment casse-gueule.