jeudi 30 décembre 2010

Six coups avant minuit/Le roman de décembre: "Jouez Violons!" (Ed McBain)

Ambiance fin de cycle. Jouez Violons!, c'est le 55e et dernier roman du 87e District : Ed McBain, auteur de la prolifique saga, est décédé peu de temps après sa parution. C'est aussi un assez beau symbole de ce qu'est le polar façon McBain. A travers une enquête plutôt classique mais suffisamment bien écrite pour retenir l'attention du lecteur, on plonge en effet une nouvelle fois dans l'univers foisonnant de la cité d'Isola. Et en matière de récits immersifs, l'auteur reste toujours une jolie référence...

De l'efficace pour finir
Cette fois, Carella, Meyer et les autres enquêtent sur une affaire de meurtres liés par une même arme. Un violoniste aveugle est d'abord retrouvé mort dans une ruelle, deux balles dans la figure, alors qu'il jouait dans une boîte tenue par un ex-taulard condamné pour trafic de drogue. Peu de temps après, on découvre qu'une représentante en produits de beauté a été abattue chez elle, de deux balles dans la figure. Très vite, on découvre qu'elle avait dans sa jeunesse goûté à tous les fruits défendus, y compris la dope. La liste des victimes va rapidemment s'allonger...
Pris individuellement, les différents pans du récit ne sont pas forcément bluffants: l'enquête est efficace mais pas d'une sophistication absolue, la suite des déboires amoureux de l'inspecteur Kling avec Sharyn Cooke et les développements de la romance qui lie désormais cette truie armée d'Oliver Weeks avec Patricia Gomez ne prennent véritablement leur saveur que pour les fidèles lecteurs... mais l'imbrication des différents éléments donne une énergie singulière à l'ensemble, qui se lit à la vitesse grand V si vous ne connaissez pas encore cette saga (*).

L'ultime épisode, pas la conclusion
Pour les mordus, l'heure des adieux sonne sans fausse note. A ceci près que ce dernier épisode n'est pas une conclusion. Et que tout est possible pour tous les personnages. De la vie sentimentale de Kling à l'avenir de la famille de Carella (sa fille April est sur une pente savonneuse) en passant par l'histoire qu'entretiennent Weeks et Gomez. Cela peut être une sacrée source de frustration... à moins qu'un jour, un auteur un plus fou ou un plus culotté ne propose un jour de donner une suite à cette oeuvre?

Bien à vous,
Benny

(*) : Si l'envie vous prend de vouloir découvrir la saga, commencez par Mourir pour mourir. Le titre français est nul, mais c'est tout le contraire de l'histoire.

3 commentaires:

Arnaud J. Fleischman a dit…

Depuis le temps que tu parles de Ed McBain, il va falloir que je me mettes a le lire. En tout cas tu donnes envie.

Anonyme a dit…

Je ne l'ai pas lu mais il y a un écrivain australien que j'apprécie bcp Michael Robotham..

Benny a dit…

@ Arnaud J. Fleischman :

Rien ne me ferait plus plaisir. Je le redis, c'est assez classique à la base mais on s'y laisse prendre agréablement.

@ Anonyme :

Bonjour et bienvenue (oui, si vous êtes plusieurs. Cf, la com sur la 2e partie de la BO de 2010) : je vais me renseigner de ce pas sur ce que fait ce Robotham. Les Australiens ont déjà de très bons musiciens, alors pourquoi ne pas voir ce que font leurs auteurs ?

Merci du tuyau et, je l'espère, à bientôt !