mardi 10 avril 2012

Semaine spéciale "Chuck" (partie 2) : la saison 2, l'âge d'or ?

On continue cette semaine dédiée à la bande du Buy More, en revenant sur la deuxième saison du show de Josh Schwartz et Chris Fedak (puisque la saison a été chroniquée par ici).

Si je parle - un peu de manière provocante - d'un âge d'or de la série, c'est d'abord parce que c'est à cette époque que Chuck, porté par des chiffres encourageants en 2007/2008, bénéficie des budgets les plus confortables. Mais aussi parce que c'est sans doute à ce moment-là que le concept initial est exploité le plus directement.


Un équilibre malin

Pendant 22 épisodes, le principe de l'espion malgré lui est exploité de manière assez fraîche, dynamique. A mesure que les aventures s'enchaînent, le trio Chuck-Sarah-Casey se solidifie et la personnalité de chacun gagne en densité.

Si la série a des moyens, elle ne les perd pas en multipliant les prouesses techniques (même si les scènes de combat sont pleines d'énergie - il suffit de revoir le combat entre Sarah et Heather Chandler dans l'épisode 4, Promo 98, pour s'en convaincre). Elle les utilise surtout pour attirer de jolies guests star avec notamment John Laroquette et Melinda Clarke (épisode 2 : Opération séduction), qui servent des scripts efficaces.

Surtout, le show confirme sa thématique poupée gigogne... et développe vraiment sa spécificité. 


Une avancée sur trois plans

Si vous avez la curiosité de lire ce qu'on écrit sur Chuck sur les sites consacrés aux séries (au hasard, celui d'Allociné), vous constaterez que beaucoup de critiques plutôt élogieuses commencent par une formule du style "Bon, c'est vrai c'est pas très original mais..."

En fait, Schwartz et Fedak se sont complètement emparés d'une phrase d'un scénariste et consultant qui a aussi écrit des bouquins : Jean-Marie Roth. Dans L'écriture de scénario, Roth glisse au détour d'un chapitre "Tout a été déjà écrit... mais pas par vous".

C'est donc en reprenant les codes de la série d'espionnage, de la comédie romantique et de la série de geeks que les créateurs de Chuck ont façonné l'ADN narratif de leur show. L'entreprise était périlleuse, elle ne satisfait pas toujours tout le monde sur tous les plans... mais elle reste efficace.

Il faut dire que les aventures d'espion de Chuck sont divertissantes, que le rapprochement de Chuck et Sarah est très bien géré (il faut dire que Schwartz a du savoir-faire) et que les pérégrinations de Jeff, Lester et Big Mike se développent avec plus ou moins de bonheur (ça marche très bien dans l'épisode 5, Champion du Monde; c'est moins le cas quand Morgan veut s'approprier une DeLorean).


Le fait est là : l'ensemble tient la route. Et il fonctionne à plein régime dans des épisodes comme Chuck et son ex (où le héros retrouve Jill, celle qui lui a brisé le coeur), mais surtout Intersecret Story (qui secoue la traditionnelle histoire de la prise d'otage) ou encore dans les trois derniers épisodes de la saison. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'équilibre est évident entre ces trois pans narratifs.

Jusqu'au bout

Pour le coup, on n'est plus dans le guilty pleasure mais bel et bien dans l'hommage intelligent et rythmé de trois genres distincts. C'est ce qui explique que l'on n'est pas franchement dans le détournement jubilatoire de la culture geek que j'appelais de mes voeux à la fin de la première saison. Mais on s'en fiche un peu : les clins d'oeil restent sympa et nourrissent un ensemble qui n'est pas dénué d'ambition.

La preuve, c'est qu'un ultime twist annonce pour la saison suivante un tournant assez fort dans la carrière contrariée d'espion de Chuck Bartowski. C'aurait pu être franchement dangereux et contre toute attente, c'est plutôt salutaire : Chuck ne pouvait pas rester 90 épisodes à faire semblant d'attendre dans une voiture que Casey et Sarah sortent les gros flingues.

Le concept évolue alors en saison 3... On en reparlera mais le constat est évident : c'est dans la saison 2 que le principe de base de la série est exploité à fond. Avant de glisser vers autre chose, sensiblement et intelligemment.

Bien à vous,
Benny

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