dimanche 14 décembre 2008

Le film de décembre : "Thank you for smoking"

"Michael Jordan joue au basket, Charles Manson tue des gens, moi je parle". Nick Naylor est lobbyiste. C'est aussi le vice-président de l'Academie d'études des effets du tabac, une structure financée par... l'industrie du tabac. Le rôle de Naylor ? Défendre les intérêts des industriels de la cigarette, alors que les dangers qui sont liés à ce produit sont sans cesse pointés du doigt par les talk shows, les journeaux et les politiciens. Un sacré défi... sauf quand on connaît aussi bien la culture américaine et la nature humaine que lui.

When Profit smokes

Emmené par l'excellent Aaron Eckhart, qui trouve ici son meilleur rôle au cinéma, le film de Jason Reitman est une comédie féroce, entièrement construite autour du personnage de Naylor. Il y a du Jim Profit chez ce lobbyiste. Est-il forcément un monstre ? Non, il est juste un peu plus culotté, un peu plus malin et un peu plus manipulateur que les autres. Un tout petit peu plus.
Cela, on le comprend dès le début du film quand, sur un plateau de télé, on l'oblige à soutenir son discours face à un ado au crane rasé et qui est atteint d'un grave cancer.
Et c'est précisément sa connaissance intime de la nature humaine qui plaît chez ce quadra au regard séducteur : la façon dont il parvient à faire accepter de l'argent à une ancienne incarnation du cowboy Marlboro qui est en train de mourir, est de ce point de vue édifiante.

La comédie était presque parfaite...

Voilà un personnage finement défini, longuement muri et c'est ce qui fait tout son charisme.
On pourra regretter que le canevas du récit soit assez standard pour une comédie : c'est ce qui fait que le film a quelques passages à vide. De ce point de vue, l'articulation entre la vie publique du héros et sa vie intime (ses rapports avec son fils de douze ans) n'est pas complètement convaincante. Mieux traitée, elle aurait pu faire du long métrage un monument du genre.
Mais cela ne remet pas en cause le fait que cette comédie est un très bon film, avec une accroche efficace, un déroulement fluide et une conclusion qui claque comme un coup de fouet. A consommer sans modération si ce n'est déjà fait.

Bien à vous,
Benny

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