samedi 17 mars 2012

"Luck" annulée : Y a-t-il une malédiction Jason Gedrick ?

L'info est tombée cette semaine : Luck, la série de David Milch et Michael Mann avec Dustin Hoffman en vedette, n'aura pas de saison 2. 

La faute, officiellement, à une histoire de chevaux morts sur le tournage (quand on propose un show sur l'univers des courses hippiques, ça l'affiche mal: il faut en convenir). Officieusement, certains considèrent que ce sont surtout les audiences confidentielles de la série qui ont précipité son annulation (à peine 300 000 spectateurs en moyenne pour la diffusion de chaque inédit).

D'autres avanceront peut-être un autre argument. Plutôt méchant, plutôt gratuit mais assez troublant. Une affirmation du style : "Normal : il y a Jason Gedrick dedans".

Et c'est vrai que quand on y repense, en un peu moins de vingt ans, le brun de Chicago (vu en guest dans Ally McBeal, Desperate Housewives ou encore Lie To Me) a régulièrement été associé à des projets souvent ambitieux mais qui ont toujours fait pschittt (ou presque).

Jugez plutôt :

Murder One (Neil Avedon, 1995): la gueule d'ange au coeur de l'affaire Goldilocks, c'est la sienne. Dans cette série de Steven Bochco, Charles H. Eglee et Channing Gibson, il ne tient pas le premier rôle mais a une jolie carte à faire valoir à l'époque.

Si le feuilleton judiciaire plaira à la critique, ce ne sera pas un succès public. La structure de l'histoire fait qu'il ne peut pas revenir dans la saison 2, qui sera d'ailleurs la dernière du show.

EZ Street (Danny Rooney, 1996) : Lorsque cette chronique urbaine du crime arrive sur CBS, il tient l'un des rôles principaux. Celui d'un ex-taulard qui tente de s'extraire en vain de l'univers qui l'a conduit derrière les barreaux.

A l'époque, la critique annonce que le show de Paul Haggis (Due South) sera la série de l'année. Ou pas : il est annulé au bout de six épisodes.

Falcone (Joseph Pistone, 2000): Encore un show qui n'a duré que huit épisodes, encore une fiction qui aurait mérité mieux. En reprenant le rôle tenu par Johnny Depp dans Donnie Brasco, pour un projet produit par Barry Levinson et le scénariste venu du ciné John Lee Hancock, il fait du bon boulot en donnant la réplique à un Titus Welliver crépusculaire. Mais ça ne marche toujours pas.

Boomtown (Tommy Turcotte, 2002) : J'ai déjà parlé du show multi-points de vue imaginé par Graham Yost. Une série concept qui a vite dérivé sur une histoire portée par ses personnages. Dans le rôle d'un officier de patrouille qui est le double du personnage de Donnie Wahlberg, il montre qu'il n'a rien, perdu de son magnétisme. Même s'il a un peu grossi.

La série dure une saison plus six épisodes. Son record en tant que personnage au générique.

Windfall (Cameron Walsh, 2006) : Des fois on se dit qu'il faut savoir ajuster ses prétentions, accepter des projets moins sexy pour payer sa boîte de raviolis. Sur ce coup, on se dit que c'est un peu ça : Gedrick fait partie du petit groupe de personnes qui deviennent godzillionnaires (comme dirait Forrest Gump) du jour au lendemain grâce à la loterie nationale.

Ça ne durera qu'une saison. Quand ça veut pas...

Luck (Jerry, 2012) : Milch, qui avait participé au lancement de Murder One, n'a pas oublié le comédien au moment de composer le casting de son show trois étoiles au pays du cheval. Dans le rôle de celui qui comprend mieux que personne le monde du jeu, il fait encore un très bon boulot. Son personnage, écrasé par ce qui est tout à la fois un don et une malédiction, on y croît. Mais ça ne marche pas. Toujours pas.

Le kharma, sans doute.

Bien à vous,
Benny

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